Service de relaxation : la boussole des émotions au service du bien-être !

Lancé en 2018, le service de relaxation permet, aux enfants et aux adultes accompagnés par l’Association d’Action Éducative et Sociale, de profiter d’un accompagnement au bien-être avec des séances de relaxation, de sophrologie mais aussi d’hypnose. Les salariés de l’association peuvent également en profiter à raison d’une heure par mois sur leur temps de travail. Toutes ces séances sont réalisées par Philippe Toulouse, préparateur mental.

Philippe, après avoir été éducateur spécialisé au sein de l’association, comment vous est venue l’idée de devenir préparateur mental ?

Au travers de mon parcours professionnel au sein de l’AAES, beaucoup m’ont posé cette question : « Comment t’as fait pour avoir un mental aussi fort ? » Cela m’a moi-même questionné, je ne m’étais jamais posé cette question. En m’intéressant à la question du mental, à la construction mentale, j’ai découvert qu’il existait le métier de préparateur mental au travers d’un diplôme universitaire reconnu à la certification nationale des diplômes qualifiants. De ce fait, j’ai fini par me reconvertir professionnellement après avoir exercé pendant plus de 20 ans le métier d’éducateur spécialisé auprès des sans-abris avec  des grandes satisfactions professionnelles et personnelles comme la création de la « Maison Relais Dany Boon » (Pension de Famille) en 2011, qui concrétise un projet mené pendant dix ans symbolisant aussi le fait dans mon parcours professionnel que rien n’est impossible lorsque l’on a un objectif précis à réaliser.

Comment l’idée de lancer ce service de relaxation au sein de l’association est-elle apparue en 2018 ?

Pendant ma formation, j’assurais le suivi de sportifs de haut niveau mais également d’artistes concernant l’aspect mental autour de la concentration et de la gestion des émotions avant une compétition ou un spectacle. De cette expérience, j’ai immédiatement fait le lien avec notre secteur de l’action sociale. Il me semblait intéressant de proposer la mise en place d’un service de relaxation auprès de l’association. En effet, combien d’enfants ou d’adultes suivis et accompagnés rencontrent ces difficultés de gestion émotionnelle, telles que le stress, l’anxiété, l’angoisse, l’insomnie, etc… qui procure un mal-être et des comportements qui entrainent des freins à la vie future de chacun. De plus, proposer un accompagnement au bien-être reste une autre alternative au travail éducatif mené par les travailleurs sociaux.

Développer l’accompagnement au bien-être pour les salariés me semble important également. La fatigue mentale liée au stress voire au burn-out est un sujet récurrent aujourd’hui. Donner une possibilité aux salariés sur leur temps de travail (1 heure par mois) de leur transmettre un apprentissage aux techniques de relaxation et de découvrir les séances permet d’apporter une réponse possible à cette problématique. En France, il y a encore beaucoup de chemin à accomplir pour faire évoluer les mentalités et faire accepter que penser à soi dans un moment de repos au travail est possible. L’efficacité de telles mesures n’est plus à prouver pour le bien-être du salarié au travail. Le résultat est réel et chacun y trouve son intérêt. D’ailleurs avec la crise sanitaire, de plus en plus de secteurs professionnels ont mis en place cet accompagnement au bien-être sur le lieu de travail comme le secteur hospitalier par exemple.

Comment a évolué le service de relaxation au sein de l’AAES depuis sa création ?

J’ai obtenu mon diplôme en 2018, l’année où il a fallu faire connaître ce service auprès des collègues des chefs de service mais également de partenaires extérieures. 2019 a vraiment été l’année concrète de démarrage du service. Depuis, plus d’une quarantaine d’enfants et d’adolescents, ainsi que quelques adultes également, ont bénéficié du service.

Comme je le soulignais, l’accompagnement au bien-être n’est pas encore entré dans les mœurs mais cela commence à grandement évoluer. Malheureusement la crise sanitaire en 2020 est arrivée et cela a ralenti la présence du service auprès des enfants, pour des raisons de sécurité. Toutefois, le service reprend son activité avec les adultes (salariés ou usagers) et les adolescents.

« La maladie du siècle, c’est bien le stress. La question de la gestion émotionnelle est primordiale et permet d’améliorer la qualité de vie d’une personne dans son travail et dans son espace privé. Contrairement à la fatigue physique, la fatigue mentale est difficile à évaluer alors que c’est bien la plus destructrice. »

Où et comment se déroulent ces séances de relaxation habituellement ?

Une première rencontre a d’abord lieu pour établir la problématique avec la personne. Tous les entretiens se déroulent au siège de l’association dans une pièce spécialement conçue pour les séances et restent bien sûr confidentiels.

Chaque séance dure entre 40 et 45 minutes. Les séances sont plus courtes avec un enfant mais plus diversifiées dans l’approche, ce qui permet d’effectuer 3 à 4 exercices par séance. S’il s’agit d’un enfant, une première rencontre avec le travailleur social ou le psychologue est envisagée pour la transmission d’informations concernant la problématique de l’enfant et ce que pourrait apporter le service de relaxation. Pour un adolescent ou un adulte les séances sont généralement plus longues (1h à 1h30) avec une première rencontre d’échanges et de discussions également pour bien définir les difficultés et les objectifs à atteindre.

Quels sont généralement les problèmes rencontrés par les personnes qui viennent au sein du service ?

Le point commun à beaucoup de personnes est la gestion des émotions qui entraine le stress, le manque de sommeil, l’agressivité, l’isolement, la fatigue mentale et physique, le burn-out, etc…

Ces séances permettent de se régénérer mentalement et physiquement, d’apprendre à se recentrer sur soi-même dans un moment de calme. C’est aussi un moment d’apprentissage : on peut apprendre des techniques pour diminuer un stress, augmenter un lâcher prise avec des outils simples à utiliser dans sa vie quotidienne. La transmission du savoir permet à la personne d’être autonome sur ces techniques.

La maladie du siècle, c’est bien le stress. La question de la gestion émotionnelle est primordiale et permet d’améliorer la qualité de vie d’une personne dans son travail et dans son espace privé. Contrairement à la fatigue physique, la fatigue mentale est difficile à évaluer alors que c’est bien la plus destructrice. Cela amène des tensions et des pathologies qui peuvent s’accélérer. Le but de ces séances c’est également d’évaluer la fatigue mentale des personnes.

En tant que préparateur mental, que pouvez-vous apporter en réponse à ces problèmes ?

Le rôle d’un préparateur mental c’est d’optimiser les performances d’une personne : on peut prendre de nombreux exemples dans le milieu sportif où il faut toujours être performant, surtout à l’instant T.

Aujourd’hui, le préparateur mental est de plus en plus sollicité dans le monde du travail pour apporter son aide et répondre à la problématique suivante : comment être le mieux possible dans son esprit et dans son corps pour être performant dans l’objectif qu’on veut atteindre ?

La relaxation qui reste un terme très générique (musique, sports, etc…) est une réponse possible. La différence c’est que le préparateur mental a appris des outils de relaxation spécifiques en associant un accompagnement thérapeutique. Le préparateur mental est un généraliste du métier de l’accompagnement au bien-être. On a acquis différents outils (sophrologie, relaxation, hypnose, PNL…) en se spécialisant dans un de ces outils justement.

« La base des séances c’est l’apprentissage des techniques de respiration, car tout passe par la respiration. Réapprendre à respirer, à maitriser sa respiration est important pour maitriser soi-même son stress et se relâcher. »

Quelles sont les différentes méthodes de relaxation que vous pratiquez ?

La base des séances c’est l’apprentissage des techniques de respiration, car tout passe par la respiration. Réapprendre à respirer, à maitriser sa respiration (cohérence cardiaque, respiration carrée) est important pour maitriser soi-même son stress et se relâcher. On redonne à son esprit et à son corps, d’un côté, le calme retrouvé intérieurement, et de l’autre, une certaine vitalité, une énergie. On associe mieux l’esprit au corps simplement en passant par des techniques de respiration. Il faut savoir que 90% des personnes respirent très mal. La respiration est un moment d’écoute de son enveloppe corporel extraordinaire.

Une fois que ces techniques de respiration sont maîtrisées, on enchaîne les prochaines séances avec quelques techniques de sophrologie : techniques de respiration, visualisation mentale, ancrage émotionnel… On peut aussi mettre en place l’hypnose dans un accompagnement thérapeutique si la situation de la personne le nécessite. Toutes ces différentes techniques peuvent être aussi appliquées comme une simple envie de découvrir ce que l’on peut ressentir pendant une séance. Par exemple, beaucoup souhaitent découvrir une séance d’hypnose. Il n’y a pas de contraintes à cela. Il peut aussi y avoir des séances individuelles de découverte d’hypnose en dehors des accompagnements thérapeutiques.

Combien de séances sont généralement nécessaires ?                                                                            

Il n’y a pas un nombre de séances requis. Chaque personne a un parcours émotionnel différent, il n’y a pas de parcours défini. On peut tourner entre 10 et 12 séances sur un accompagnement thérapeutique. Cela peut aussi durer seulement 4 à 5 séances avec un apprentissage des techniques de respiration pour diminuer son stress et améliorer sa capacité de vie.

À quel moment êtes-vous contacté pour faire des séances à un enfant ?

Ce sont les éducateurs qui contactent le service directement. Un préparateur mental n’est pas un psychologue, il ne s’occupe pas du passé de la personne, ce qui nous intéresse c’est son présent et son avenir, son cheminement émotionnel. La satisfaction de ce métier c’est de voir des enfants ou des adultes qui vous disent « ça m’a fait du bien, ça va vraiment mieux, je le sens à l’intérieur de moi ». Terminé la boule au ventre, le mal de tête, les mauvaises nuits par exemple. Certains se découvrent vraiment car le fait de se retrouver dans un état relaxant, hypnotique démultiplie le ressenti émotionnel comme si vous vous détachiez de vous-même. Enfin, transmettre un nouvel apprentissage qui améliore la qualité de vie des gens et leur bien-être est une réelle satisfaction.

Comment la relaxation aide les enfants accompagnés par l’association ? Quels ont été les résultats pour eux ?

Comme je le soulignais précédemment, les séances avec les enfants sont plus courtes (environ 45 minutes) et diversifiées afin de garder la concentration de l’enfant. L’objectif pour eux c’est de découvrir leurs propres émotions et comment ils peuvent les gérer (tout cela grâce à une appréhension  ludique). Un enfant peut aussi découvrir une émotion qui trouble son comportement et la travailler grâce à la maitrise des techniques de respiration et de visualisation mentale. L’imaginaire de l’enfant fonctionne très bien.

Avec un enfant qui a des troubles obsessionnels du comportement, l’objectif sera « d’effacer «  les stigmates physiques notamment en répondant à l’anxiété de l’enfant. Les enfants accueillis sont régulièrement des enfants hyperactifs, agressifs ou qui ont des troubles du sommeil, ou alors totalement l’inverse, des enfants isolés, peu expressifs, renfermés émotionnellement.

On y répond par des outils d’apprentissage de la gestion émotionnelle. Par exemple, pour augmenter la confiance en soi de l’enfant, on utilise des « contes sophrologiques » qui travaillent l’imagination de l’enfant et qui lui font traverser des courants émotionnels positifs.

Comment le service de relaxation s’est-il adapté à la crise du coronavirus ?

Malgré la crise du coronavirus, il est important de comprendre que les salariés ont cet outil à disposition afin de pouvoir découvrir et ressentir ce qu’est une séance de relaxation, de sophrologie ou d’hypnose. Les salariés doivent saisir cette opportunité et je me ferai un plaisir de leur apprendre ces techniques de respiration qu’ils pourront aussi transmettre aux usagers.

À la sortie de la crise sanitaire, on pourra retrouver un fonctionnement « normal » notamment la mise en place des séances pour les jeunes enfants. Les retours que j’ai eus ont été très satisfaisants. Je suis le premier à regretter cette parenthèse qui, nous le souhaitons tous, va se terminer.

Avec le confinement en ce moment, y’a-t-il des exercices à faire pour réussir à mieux se concentrer à domicile ?

Le confinement augmente les situations de stress, dégrade la qualité de vie des gens, crée des déprimes. Il existe des exercices simples à destination des salariés. Je leur demande simplement de l’essayer, de le tenter, et ils verront qu’en reproduisant plusieurs fois ces exercices, ils ressentiront directement leurs effets.

Il y a des exercices sur la gestion du stress, d’autres qui vont répondre à la concentration, à la focalisation. L’émergence du télétravail diminue encore plus la question de la concentration et augmente la fatigue mentale parce qu’on se retrouve dans un environnement où les éléments de déconcentration sont souvent plus importants.

Consulter les exercices

Philippe TOULOUSE

SERVICE RELAXATION

41 RUE DU FORT LOUIS
59140 DUNKERQUE

Téléphone : 03.28.29.22.70

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1 réaction sur “ Service de relaxation : la boussole des émotions au service du bien-être ! ”

  1. DAIRIN DAMMAN Réponse

    Ai lu avec beaucoup d’attention et d’acidité cet article et les exercices connexes. Très belle initiative et proposition aux salariés et à nos publics jeunes ou moins jeunes.

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